Vitraux - Crédit :  JT
Temple Saint-Etienne - Crédit :  JT
Collegium Musicum de Mulhouse - Crédit :  JT
Stéphane Ferrandez - Crédit :  Anne-Laurence Gutbub
Festival Printemps du Tango - Raúl Barboza et Gonzalo Gudiño - Crédit :  Julien Hoffschir
sam 09 novembre à 20h30

Musique sacrée : De Naples à Venise

Le Banquet Musical

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Le Banquet Musical

Lorsqu’on parcourt le catalogue des œuvres de Alessandro Scarlatti, on est prit de vertige. Au moins une soixantaine d’opéras, 25 oratorios, plus de 650 cantates de chambre, une centaine de motets, des concertos et symphonies…. Ce corpus encore incomplet atteste de l’incroyable fécondité du compositeur dans tous les domaines de l’art musical. Sa vie agitée et instable le conduit à occuper de nombreux postes dans les grandes villes italiennes. Maitre de chapelle à Rome, directeur de compagnie théâtrale à Naples et à Florence, puis maitre de chapelle de la basilique sainte Marie Majeure de Rome et enfin retour à Naples où il retrouve son ancien poste à la chapelle royale. C’est au gré des événements politiques et des opportunités de postes à pourvoir qu’il conduit sa vie mouvementée. Maitre de l’opéra il laisse dans l’art vocal une emprunte indélébile. Avec lui l’orchestre s’enrichit des bois et cuivres auxquels il confie un rôle plus important, il impose l’ouverture à l’italienne avec ses 3 mouvements vif lent vif, l’aria da capo apparaît, le récitatif accompagné se développe au profit du drame et de l’expression théâtrale. Il participe à l’émancipation du genre et l’opéra napolitain gagne toute l’Italie. Les nombreux postes de maître de chapelle qu’il a occupé l’ont conduit à écrire un grand nombres d’œuvres variées pour l’église : des motets, messes, psaumes, stabat mater, magnificat… La style et l’écriture musicale oscillent entre le contrepoint des maitres de la renaissance et l’écriture moderne du baroque initiée par Claudio Monteverdi. Le Misere et le Magnificat présentés dans ce programme développent un contrepoint polyphonique à 5 voix dans l’esprit du stile reservata de la seconde moitié du 16ième siecle. L’ajout de la basse continue dans le Magnificat et des dessus de cordes dans le Misere opèrent une fusion avec le style baroque qui irrigue aussi les arias de solistes. Les 3 soli du Dixit Dominus sont résolument tournés vers le style baroque. L’orchestre a une place prépondérante et le stile concertato s’impose. L’écriture virtuose de la partie de premier violon installe un dialogue permanent avec les voix des chanteurs. Les deux concerti grossi joués dans ce programme font partie d’un cycle de 6 concerti (Sei concerti in sette parti R533) écrits tardivement et publiés à Londres en 1740 . Dans ces œuvres il supprime l’ajout du clavecin et ébauche les genres nouveaux du concerto grosso et du quatuor à cordes.

Musique sacrée : De Naples à Venise

Antonio Vivaldi La musique sacrée de Vivaldi n’a pas connu le même succès que ses concerti ou ses opéras et fut moins jouée de son vivant. Cependant ses qualités artistiques, son inspiration et son expression sont à la hauteur du reste de sa production musicale. Vivaldi fut nommé maître de violon au Pio Ospedale della Pieta de Venise en 1685. Il occupa par la suite les charges de maître des chœurs et des concerts. Au conservatoire de la Pieta, les jeunes filles recevaient une formation musicale de haut niveau et jouaient la musique du compositeur au sein de l’église mais aussi à l’occasion de concerts donnés dans l’institution même. La renommée musicale de la Pieta en fit un lieu de concerts prestigieux comme en témoigne cette lettre de Charles de Brosses datée du 29 aout 1739. « La musique transcendante ici est celle des hôpitaux. Il y en a quatre, tous composés de filles bâtardes ou orphelines, et de celles que leurs parents ne sont pas en état d’élever. Elles sont élevées aux dépens de l’État, et on les exerce uniquement à exceller dans la musique. Aussi chantent-elles comme des anges, et jouent du violon, de la flûte, de l’orgue, du hautbois, du violoncelle, du basson ; bref, il n’y a si gros instrument qui puisse leur faire peur. Elles sont cloîtrées en façon de religieuses. Ce sont elles seules qui exécutent, et chaque concert est composé d’une quarantaine de filles. Je vous jure qu’il n’y a rien de si plaisant que de voir une jeune et jolie religieuse, en habit blanc, avec un bouquet de grenades sur l’oreille, conduire l’orchestre et battre la mesure avec toute la grâce et la précision imaginables. Leurs voix sont adorables pour la tournure et la légèreté ; car on ne sait ici ce que c’est que rondeur et sons filés à la française. (…) Celui des quatre hôpitaux où je vais le plus souvent et où je m’amuse le mieux, c’est l’hôpital de la Pieté c’est aussi le premier pôur la perfection des symphonies » Parmi les œuvres majeures composées pour la Pieta figurent le célèbre Gloria RV 589 mais aussi des œuvres un peu moins connues comme le Magnificat RV 610 présenté dans ce programme. La partition écrite en 9 mouvements alterne les passages polyphoniques des tutti et les soli vocaux accompagnés par la basse continue. Vivaldi, musicien des contrastes et des oppositions propose une composition très variée. Solennité dans les chœurs du Magnificat du Et misericordia et du Gloria, fougue et impétuosité dans les polyphonies du Fecit potentiam et du Deposuit potentes, contrepoint fugué du Sicut locutus et de la fin du Gloria. Chaque verset présente un éclairage musical différent et caractéristique inspiré au compositeur par le texte du cantique de Marie.

Tout public

Prix libre (participation chapeau)

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